Erreurs en cascade...
(29/08/98)


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Le 14 juillet 1998, M. G... (52 ans) est victime d'un accident de la voie publique (moto) et admis avec une fracture du poignet gauche et cette lésion de l'épaule gauche.

Une ostéosynthèse est réalisée le 15 juillet



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Rien ne se passe jusqu'au 28 juillet , date à laquelle le patient est repris par un second chirurgien pour cause "d'insuffisance de réduction".
Voici les clichés après la deuxième intervention.



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Le patient est vu en consultation le 8 août ( par un troisième chirurgien). Il présente une épaule gelée et douloureuse et un écoulement suspect sur la partie distale de la cicatrice.
Des prélèvement sont effectués et un scanner réalisé ( bien que le cliché de profil soit suffisament parlant).

Nous nous retrouvons donc fin août, avec un patient présentant une infection à Staphylo doré et entérobacter, actuellement sous triple antibiothérapie ( moyennement efficace en pratique), avec une luxation postérieure invétérée.
Les propositions faites à ce jour sont :
• Reprise chirurgicale avec nettoyage et ablation du matériel
• Essai de traitement médical simple avec drainage et antibiothérapie laissant le matériel en place.
• Ablation du matériel, de la tête humérale , débridement et mise en place d'un "spacer" en ciment à la gentalline après libération des tubérositéset des tendons de la coiffe. Réinsertion provisoire des tubérosités sur le spacer et reprise secondaire à environ 3 mois pour mise en place d'une prothèse.

Ce patient a été réopéré le 3 novembre 1998.

Dès l'ouverture, on constate la présence d'un écoulement purulent abondant . Une voie d'abord delto-pectorale élargie est pratiquée.
Elle mettra en évidence la persistance d'un sepsis sur le matériel d'ostéosynthèse avec de plus une fonte purulente du sous scapulaire et une nécrose de la tête humérale. La qualité osseuse de l'extrémité supérieure de l'humérus est douteuse ( zones nécrotiques ).
On pratique un nettoyage avec exérèse de tous les tissus douteux et curetage du fût huméral.La glène est bien dégagée en avant. Curieusement, le trochiter est presque intact et la coiffe, bien que rétractée, peut être individualisée.
Après nettoyage on mettra en place un fantôme prothétique en ciment gentalliné, sur lequel sera refixé le trochiter.
 

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Bien que vous n'ayez pas la radio de profil, croyez-moi, la luxation postérieure est bien réduite !


En post-opératoire :

Cicatrisation sans problèmes, immobilisation 3 semaines coude au corps plus mobilisation en pendulaire.Normalisation des valeurs biologiques. Reprise d'une rééducation en passif à partir de la troisième semaine.
A ce jour : Mob passive : 130° d'antépulsion, 10° de rotation externe. Le malade sera réopéré le 13 janvier 1999 pour mise en place d'une prothèse d'épaule.


13/01/99: M. G. a été réopéré ce matin :
La reprise de la voie d'abord delto-pectorale a montré la disparition de l'infection; tissus sains.
La coiffe bien que diminuée en volume est retrouvée et individualisée. Devant la perte de substance osseuse importante en antéro-externe, nous avons mis en place une tige Bio-modular® de reprise, non cimentée avec une cupule mobile et un col long, afin d'augmenter le bras de levier deltoïdien et donc la possibilité d'une récupération active de la mobilité.La fermeture n'a pas présenté de difficultés particulières et la coiffe a pu être refermée et réinsérée sur l'aileron prothétique.
Le patient a été immobilisé sur attelle d'abduction en rotation externe pour éviter tout risque de luxation postérieure itérative.

Voici une photo per-opératoire, prothèse en place... ce qui reste du sous scapulaire est sous l'écarteur et le sus épineux est repéré par les fils en haut et à droite de l'image.

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